La Côte d’Ivoire va accueillir la Coupe du Monde de Maracana en 2024

LSI AFRICA : comment se porte le Maracana en Côte d’Ivoire ?  

Charlemagne Bleu : Le Maracana se porte très bien en Côte d’Ivoire. La preuve en est que la discipline se positionne sur l’échiquier national comme la première discipline de sport collectif en Côte d'Ivoire. C'est devenu un phénomène national. Le Maracana compte aujourd'hui plus de 7 millions de pratiquants pour une population estimée à 28 millions en Côte d'Ivoire, et plus de 30 000 licenciés. A la FIMADA, c'est plus de 307 clubs affiliés et neuf mois de compétition de mars à décembre. Le Maracana est devenu aujourd'hui un phénomène social, en tout cas au niveau du sport en Côte d'Ivoire. 

LSI AFRICA : quel bilan pouvez-vous faire par rapport aux différentes compétitions statutaires de la FIMADA en 2022 ?   

Charlemagne Bleu : Au plan national, nous avons eu quatre compétitions : le championnat national, la coupe nationale pour les seniors, le championnat national des jeunes et celui des super seniors, ceux de 45 ans et plus. Il faut dire qu'au Maracana, on a trois grandes compétitions. En 2022, il y a eu les trois catégories majeures, les juniors, donc 13 à 34 ans, les seniors de 35 ans à 44, et les super seniors de plus de 45 ans. Toutes ces catégories ont eu en 2022 leur championnat, qui ont connu un franc succès avec différents champions. Tout ceci a été couronné par l'organisation de la neuvième édition de la Coupe d'Afrique des Nations, dite MARACAN, qui s’est déroulée à Yaoundé, au Cameroun, avec une victoire de la Côte d’Ivoire.  

LSI AFRICA : Vous avez évoqué la Coupe d'Afrique des nations de Maracana. Aujourd'hui, vous en êtes à combien d'associations nationales africaines affiliées à la Confédération africaine de Maracana ?  

Charlemagne Bleu : C’est depuis le 5 août 2015 à Lomé, au Togo, que la Fédération mondiale de Maracana Association a été portée sur les fonts baptismaux. A l’époque, nous étions 18 associations nationales, en Europe, Amérique, Afrique et Asie.  La Chine, l'Arabie saoudite, le Qatar et Oman nous ont désormais rejoints. Nous sommes aujourd’hui une fédération internationale forte de 73 pays membres. Parmi ceux-ci, il faut compter 37 pays africains. Nous ambitionnons d’atteindre le reste des pays africains. Le processus est en cours, nous avons des signaux favorables dans ce sens.  

LSI AFRICA : Quelles sont les conditions à remplir pour s’affilier à la Confédération africaine de Maracana?   

Charlemagne Bleu : Elles sont simples et simplifiées d'ailleurs. Chaque pays a sa législation en matière de création de clubs ou d’associations nationales. Si vous êtes trois associations dans un pays, vous pouvez donc déjà mettre en place une fédération. Au regard des dispositions de la loi du 22 décembre 2014, vous êtes autorisés à postuler auprès du ministre des Sports pour obtenir un agrément. Ceci est évidemment valable dans le contexte ivoirien, car les réalités diffèrent d'un État à un autre,   

LSI AFRICA : Monsieur le Président, vous avez annoncé récemment sur les ondes d’une radio française l’organisation en 2024 par la Côte d’Ivoire de la Coupe du Monde de Maracana. Qu’en est-il exactement ?   

Charlemagne Bleu : Oui, nous sommes venus pour annoncer officiellement au monde entier et à la communauté internationale du Maracana que la Côte d'Ivoire s'est positionnée depuis 2016 pour organiser la deuxième édition de la Coupe du monde du Maracana. Au départ, c'était le Canada qui devait organiser la première édition en 2020, et nous connaissons la question de la pandémie qui a contrarié cette ambition. Ce sont 16 nations au total qui participeront à ce qui sera la première édition historique de la Coupe du monde de Maracana.   

LSI AFRICA : Monsieur le Président, l'année passée, il y a eu une polémique avec Monsieur Jonathan Morrison à propos du Tchin-Tchin et du Maracana. Aujourd'hui, où en êtes-vous ?  

Charlemagne Bleu : Jonathan, c'est notre fils. Je le dis et je le répète parce que son oncle est un ami de très longue date. Si vous nous avez vu réagir ainsi en 2022, c'était pour que les choses soient dites et connues clairement. Vous savez que le tchin-tchin est un concept, ce n'est pas une discipline sportive. Et ce concept, je ne pense pas que ce soit lui qui ait inventé cela. C'est une appellation. «Tchin-tchin», ça veut dire la « poussière ou terre nue » en langue Malinké. Pour nous, il n'y a plus de polémique. Nous avons demandé que si c'est du Maracana, que la licence promoteur alors leur soit délivrée par notre ministère de tutelle. Par la suite, les réseaux sociaux ont amplifié le dossier. Moi je dis qu'il y a la place pour tout le monde au Maracana. Tous ceux qui veulent investir dans le sport en Côte d'Ivoire à travers des concepts sont les bienvenus. Le sport aujourd'hui se veut être un vecteur social, économique et de développement. Moi, je suis ravi qu’il y ait des initiatives des jeunes en Côte d'Ivoire, elles sont à encourager, mais il faut que cela se fasse en tenant compte de la législation en vigueur. Ce sont des lois  crées par des Ivoiriens, et pour des Ivoiriens.   

Monsieur le Président, que peut-on vous souhaiter pour 2023 ?  

Charlemagne Bleu : Tout d’abord, que le Bénin, qui a candidaté pour l'organisation de la 10ᵉ édition de la Coupe d'Afrique des Nations, puisse donc très bientôt nous le confirmer. Je dois m’y rendre dans les prochains jours pour un séjour de travail, avec la rencontre en vue du Ministre des Sports et probablement du chef de l'État, M. Patrice Talon. Cette fête du Maracana africain au Bénin est un vœu qui est cher à tous les acteurs du Maracana. C'est notre vœu majeur pour l'année 2023.