Mali : suspension des permis miniers artisanaux pour les étrangers

Le 15 février, l’effondrement d’une mine d’or artisanale dans la région de Kayes, riche en or, a fait 43 victimes, majoritairement des femmes. Quelques jours plus tôt, le 29 janvier, 13 mineurs, dont des femmes et trois enfants, ont perdu la vie dans le sud-ouest du pays après l’inondation d’un tunnel où ils creusaient à la recherche d’or. Face à ces drames, le Conseil des ministres a décidé, lors de sa réunion hebdomadaire de mercredi, de suspendre l’attribution de permis d’exploitation artisanale aux personnes de nationalité étrangère. Il a également annoncé le limogeage des responsables administratifs et sécuritaires impliqués dans la gestion des sites concernés.

Le Mali, l’un des principaux producteurs d’or en Afrique, accueille des mines industrielles exploitées par des multinationales comme Barrick Gold, B2Gold Corp, Resolute Mining et Hummingbird Resources Plc. Depuis leur prise de pouvoir en 2020, les autorités militaires ont entrepris une refonte du secteur minier afin d’accroître les bénéfices de l’État face à la flambée des prix de l’or. Cette politique a entraîné des tensions avec certaines entreprises étrangères, notamment Barrick, avec qui un contentieux reste en suspens.

Par ailleurs, la production industrielle d’or au Mali a chuté de 23 % en 2024, marquant un défi supplémentaire pour le pays dans la gestion de ses ressources minières.