Côte d’Ivoire : une stratégie nationale pour le transport aérien en préparation

« Il s’agit de co-construire une politique qui réponde aux attentes des usagers et des professionnels, tout en assurant la compétitivité et le respect des normes internationales », a déclaré Coulibaly Hamed, directeur général du Transport aérien, en ouverture des travaux.

Une opportunité pour désenclaver le territoire et booster l’économie

Le transport aérien est perçu comme un levier stratégique pour le développement socio-économique de la Côte d’Ivoire. Selon les experts présents, il constitue un outil essentiel pour désenclaver un territoire de 322 462 km², favoriser les échanges internationaux et stimuler l’attractivité touristique. Par ailleurs, les activités aériennes génèrent des devises et renforcent les relations commerciales du pays avec ses partenaires étrangers. Le directeur de cabinet du ministère des Transports, Coné Dioman, a souligné la croissance impressionnante du trafic aérien ces dernières années. Le nombre de passagers à l’aéroport international Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan est passé de 935 130 en 2020 à 2 535 451 en 2024, enregistrant ainsi une hausse spectaculaire de 171 %. Il a également mis en avant l’expansion des connexions aériennes de la Côte d’Ivoire. Le pays est désormais relié par des vols réguliers à 26 villes africaines, quatre en Asie, une en Amérique du Nord et deux en Europe, desservies par 23 compagnies aériennes. La compagnie nationale, Air Côte d’Ivoire, joue un rôle clé dans ce développement, avec un trafic domestique en plein essor, estimé à 100 000 passagers par an dans les aéroports régionaux, et une extension continue de ses réseaux régionaux et internationaux. Elle ambitionne par ailleurs de lancer prochainement des vols long-courriers.

Des défis à relever pour un secteur plus compétitif

Malgré ces avancées, la Côte d’Ivoire ne représente que 1,04 % du trafic aérien africain et 6,81 % du trafic en Afrique de l’Ouest en 2023. Cette faible part de marché souligne la nécessité pour le pays de renforcer la compétitivité de son secteur aérien. « Il est impératif que nous définissions une stratégie claire, en concertation avec tous les acteurs, pour relever les défis de la compétition, améliorer la connectivité, renforcer la sécurité et répondre aux enjeux environnementaux », a insisté Coné Dioman.