Côte d’Ivoire : la saison sèche menace la récolte de cacao

Premier producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire traverse sa saison sèche de la mi-novembre à mars, une période où les précipitations sont rares. Cette année, la chaleur est particulièrement intense, bien plus que l’année précédente, ce qui affecte directement les cultures. Les agriculteurs redoutent une baisse de la qualité des fèves, car la sécheresse assèche les sols et affaiblit les cacaoyers. “Si nous ne recevons pas au moins deux bonnes pluies avant la fin février, la récolte intermédiaire démarrera lentement et il y aura un risque de pénurie de fèves en avril”, alerte Stéphane MBra, agriculteur près de Daloa, dans le centre-ouest du pays.

Des plantations fragilisées

Dans les régions centrales comme Bongouanou et Yamoussoukro, la situation est préoccupante. À Daloa, aucune pluie n’est tombée la semaine dernière, soit un déficit de 5,5 mm par rapport à la moyenne habituelle. À Bongouanou, seulement 0,5 mm de pluie ont été enregistrés, tandis qu’à Yamoussoukro, la sécheresse persiste. Le manque d’humidité rend les arbres plus vulnérables. “Quand on observe les feuilles qui tombent, on pourrait croire à la maladie des pousses gonflées. Mais en réalité, c’est la chaleur et l’absence de pluie qui affaiblissent les plantations”, explique Stéphane MBra. Les régions de Soubre (Ouest), Divo (Sud) et Abengourou (Est) connaissent aussi des précipitations inférieures à la moyenne, aggravant les inquiétudes sur la production.

Un espoir malgré tout

Cependant, certains agriculteurs restent optimistes, notamment dans la région d’Agboville, où les précipitations sont au-dessus de la moyenne. “Tout se passe bien pour l’instant, nous ne sommes pas inquiets”, rassure André Kokola, producteur de cacao. Malgré ces notes d’espoir, la situation reste incertaine. Si la sécheresse persiste, la production de cacao pourrait être gravement impactée, avec des conséquences non seulement pour les agriculteurs, mais aussi pour l’ensemble du marché mondial du chocolat.