La Tunisie ambitionne de multiplier par cinq sa production de phosphate d’ici 2030

Autrefois parmi les principaux producteurs mondiaux de phosphate, la Tunisie a vu sa production chuter drastiquement après la révolution de 2011. Les grèves et mouvements de protestation récurrents ont ralenti l’exploitation, entraînant des pertes estimées à plusieurs milliards de dollars. Alors qu’en 2010, la production atteignait 8,2 millions de tonnes, elle peine aujourd’hui à dépasser les 3 millions de tonnes annuelles. Dans un contexte de crise économique aiguë, le gouvernement tunisien cherche à restaurer la compétitivité du pays sur le marché du phosphate et à tirer parti de la hausse des prix des engrais. Le Conseil des ministres a ainsi validé un programme de développement couvrant la période 2025-2030, qui prévoit l’optimisation des capacités d’extraction et l’amélioration des infrastructures de transport.

« Le phosphate est une richesse nationale qui doit retrouver sa place. Il a toujours joué un rôle essentiel dans le renforcement des ressources financières du pays et contribuera à la relance économique », précise le communiqué officiel. Avec ce plan ambitieux, la Tunisie espère non seulement renouer avec son passé de leader dans l’industrie du phosphate, mais aussi atténuer l’impact de sa crise financière et booster ses exportations dans un marché mondial en pleine expansion.