Est de la RDC : l’Ouganda affirme avoir neutralisé 242 combattants du CODECO

Selon le porte-parole de l’armée ougandaise, Chris Magezi, des centaines de combattants du CODECO ont pris d’assaut un poste militaire des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) dans la localité de Fataki, en Ituri, mercredi et jeudi. L’UPDF affirme avoir riposté avec force, tuant 31 rebelles lors du premier assaut et 211 lors du second. Un soldat ougandais a également perdu la vie et quatre autres ont été blessés. Cependant, le porte-parole du CODECO, Basa Zukpa Gerson, rejette ces chiffres et affirme que son groupe n’a perdu que deux combattants. Une source onusienne, sous couvert d’anonymat, évoque un bilan bien différent : 70 rebelles et 12 soldats ougandais tués.

Les tensions ne faiblissent pas. Selon le CODECO et des responsables de la société civile locale, de nouveaux affrontements ont éclaté samedi matin. Le groupe rebelle, qui prétend défendre les agriculteurs lendu contre les éleveurs hema, est l’une des nombreuses milices actives dans l’est du Congo. Cette région est en proie à une lutte acharnée pour le contrôle des terres et des ressources minières, notamment le tantale et l’or. En parallèle, le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, a intensifié son offensive cette année, réalisant des gains stratégiques sans précédent. Le conflit dans l’est du Congo, dont les racines remontent au génocide rwandais de 1994, est le plus grave depuis la guerre régionale de 1998-2003, qui avait impliqué plusieurs pays voisins et causé des millions de morts.

L’Ouganda, qui a déployé des troupes en RDC depuis 2021 pour combattre les Forces démocratiques alliées (ADF) affiliées à l’État islamique, a renforcé sa présence en Ituri ces dernières semaines. L’objectif : contenir l’infiltration des ADF et empêcher l’afflux massif de réfugiés congolais vers l’Ouganda.