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ÉLECTION 2020

Togo: à Sokodé la rebelle, le calme retrouvé au prix d'une lourde répression

Quelque chose d'irréel flottait dans l'air à Sokodé, l'indomptable ville rebelle du centre-nord du Togo, lorsque le président Faure Gnassingbé, en campagne pour un quatrième mandat samedi prochain, y a été acclamé par une foule en transe.

Crédit Photo: PIUS UTOMI EKPE
Crédit Photo: PIUS UTOMI EKPE

Le président togolais et candidat à la présidentielle Faure Gnassingbe à Namoundjoga dans le nord du Togo.

"Comment ne pas être surpris en étant accueilli comme vous l'avez fait aujourd'hui?", a réagi le chef de l'Etat devant la foule la semaine dernière. Ces dernières années, sur ces terres récemment acquises à l'opposition, sa démission avait été réclamée à cor et à cri lors d'autres rassemblements. En effet, la deuxième ville du Togo a été, dès le mois d'août 2017, le bastion de la contestation politique qui a ensuite gagné tout le pays, après un demi-siècle de la même famille au pouvoir. 

Des jeunes avaient érigé des barricades le long de la route nationale qui traverse la ville, mis le feu aux postes de police et attaqué les forces de sécurité. Mais le nouveau maire de Sokodé, Ouro Gbele Tchanile, est catégorique: "La paix est revenue" et "la crise fait partie du passé". Pour le meeting du parti au pouvoir, Unir (Union pour la République), les habitants sont venus par milliers, pour écouter leur président exprimer ses regrets sur le sang versé pendant les manifestations populaires de 2017 et 2018 - une vingtaine de morts dont au moins dix à Sokodé.

Qu'importe que les supporters aient été fortement encouragés à participer à cette liesse populaire à coups de billets de 2.000 CFA (trois euros), que des bus aient été affrétés des villages environnants avec la promesse d'un repas, que les écoles aient été libérées et que, selon des lycéens interrogés par l'AFP, les professeurs aient pris soin de marquer leur présence dans les rangs. 

Un certain enthousiasme populaire était là, et beaucoup se sont dits "touchés" par la minute de silence en mémoire des victimes des manifestations. "A chaque fois que nous nous opposons avec violence (...) c'est toujours le Togo qui perd", a rappelé le président, au pouvoir depuis 2005, après avoir succédé à son père, Gnassingbé Eyadéma.

Avec l'AFP

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