MASSACRE
Soudan : carnage en 48 heures, plus de 120 civils tués sous les bombes
Plus de 120 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées au Soudan lundi et mardi par des bombes à baril et des tirs d'artillerie des parties belligérantes, selon des défenseurs des droits.
- Sécurité
La guerre qui dure depuis 20 mois entre l'armée et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) est de plus en plus sanglante, car les efforts de cessez-le-feu sont au point mort et les crises qui se déroulent ailleurs ont dominé l'attention du monde. L'armée a intensifié les frappes aériennes dans la moitié du pays contrôlée par les Forces de soutien rapide, tandis que ces dernières ont organisé des raids sur des villages et des frappes d'artillerie intenses. Toutes deux ont visé des zones civiles densément peuplées.
Plus de huit bombes barils ont frappé le marché de la ville de Kabkabiya, au nord du Darfour, lundi, a déclaré le comité de résistance pro-démocratique Al-Fashir. Emergency Lawyers, un groupe de défense des droits de l'homme, a déclaré que plus de 100 personnes avaient été tuées et des centaines d'autres blessées. L'armée a fréquemment pris pour cible les villes du Darfour Nord par des frappes aériennes alors qu'elle combat le RSF pour le contrôle de la capitale de l'État, Al-Fashir, son dernier point d'appui dans la région. Elle a nié toute responsabilité dans l'attaque de Kabkabiya, tout en insistant sur le fait qu'elle avait le droit de prendre pour cible tout endroit utilisé par le RSF à des fins militaires. La RSF n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
Une image partagée par Emergency Lawyers montre des corps enveloppés dans une fosse commune. Une vidéo vérifiée par Reuters montre des corps ensanglantés éparpillés sur le marché. On y voit également des incendies en cours et des personnes extraites des décombres de magasins et d'étals de fruits. On entend des gens pleurer et crier sur les images, tandis que d'autres prient pour ceux qui ont été tués. On entend un homme dire : "Les gens meurent en gros". La vidéo montre également des hommes armés portant les couvre-chefs habituellement portés par les soldats des forces de sécurité républicaines à moto.
Un activiste de Kabkabiya a déclaré que, bien qu'il y ait généralement quelques soldats sur le marché et dans d'autres parties de la ville, la grande majorité des personnes présentes étaient des civils. Il a indiqué que 87 corps avaient été identifiés, mais que certains étaient trop carbonisés ou mutilés pour être identifiés. Mardi, la RSF a tiré à l'artillerie lourde sur un secteur contrôlé par l'armée à Omdurman, qui fait partie de l'État de Khartoum, selon des habitants. Les avocats des services d'urgence ont déclaré qu'au moins 20 personnes avaient été tuées, dont au moins 14 se trouvaient à bord d'un bus qui a été touché. Le gouvernement de l'État, contrôlé par l'armée, a déclaré que 65 personnes avaient été tuées et que d'autres victimes avaient été transférées à l'hôpital Al-Naw, situé à proximité.
Des images circulant sur les réseaux sociaux et non vérifiées par Reuters montrent des corps enveloppés dans la rue au milieu de débris de véhicules. Les Nations unies ont déclaré que plus de 30 millions de personnes ont besoin d'aide et que quelque 12 millions d'entre elles ont fui leur domicile. La famine a été déclarée dans le camp de Zamzam, dans le nord du Darfour, qui a également été bombardé mardi, selon le Comité de résistance d'Al-Fashir.
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