Carnage au Nigeria : des hommes armés massacrent 56 civils

«Le bilan des attaques est passé à 56 morts, selon un dernier décompte», a déclaré à l'AFP le conseiller média Solomon Iorpev, après que le gouverneur Hyacinth Alia s’est rendu sur place. Le gouverneur Alia avait précédemment attribué les attaques dans les zones gouvernementales locales d’Ukum et de Logo à des «bergers présumés». Selon Solomon Iorpev, «le bilan pourrait augmenter au fur et à mesure que les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent». Les attaques ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, entraînant le déploiement des forces de sécurité.

Les affrontements entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires au sujet de l’utilisation des terres sont fréquents et souvent violents dans le centre du pays. De nombreux éleveurs appartenant à l’ethnie musulmane des Fulanis et de nombreux agriculteurs étant chrétiens, les affrontements dans le centre du pays prennent souvent une dimension religieuse ou ethnique. Au début du mois, deux attaques ont été menées par des hommes armés non identifiés dans l’état voisin du Plateau ont fait plus de cent morts.

L’accaparement des terres, les tensions politiques et économiques entre les sédentaires et ceux qui sont considérés comme des étrangers, ainsi que l’afflux de prédicateurs musulmans et chrétiens extrémistes qui soufflent sur les braises, ont accentué les divisions dans la région du Plateau au cours des dernières décennies. Dans le centre du pays, y compris à Benue, les terres disponibles pour l’agriculture et l’élevage se réduisent régulièrement à cause du changement climatique et de l’expansion humaine, ce qui entraîne une concurrence parfois mortelle pour un espace de plus en plus limité. Notant que «la province de Benue est stratégique pour la sécurité alimentaire du Nigeria», M. Iorpev a demandé au gouvernement fédéral d’intervenir.