VIOLENCES
Mozambique : plus de 100 morts depuis le début des manifestations post-électorales
Plus de 100 personnes, dont des enfants, ont été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations post-électorales qui durent depuis près de deux mois au Mozambique, selon des organisations de défense des droits de l’homme.
- Politique
Le principal dirigeant de l'opposition a appelé jeudi à de nouvelles manifestations contre ce qu'il considère comme "un vote truqué par le parti au pouvoir", indique la chaîne Africanews. Ce pays d'Afrique australe, qui a connu une guerre civile de 15 ans, de 1977 à 1992, est en proie à des troubles et à des manifestations de rue depuis que deux éminents représentants de l'opposition ont été tués dans leur voiture par des tireurs inconnus, le 18 octobre, rappelle le même média.
Ces meurtres, qualifiés d'assassinats politiques par leur parti, ont accru les tensions à la suite de l'élection présidentielle contestée du 9 octobre. Des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre le parti Frelimo, au pouvoir au Mozambique depuis près d'un demi-siècle, précise Africanews. Depuis le 21 octobre, 110 personnes ont été tuées lors des manifestations, selon Plataforma Eleitoral Decide, un groupe de la société civile mozambicaine qui surveille les élections. Trente-quatre d'entre elles ont été tuées entre le 4 et le 10 décembre, les manifestations ne montrant aucun signe d'apaisement, précise le média africain.
Le candidat du Frelimo, Daniel Chapo, a été déclaré vainqueur et président élu pour succéder à l'actuel dirigeant du Mozambique, Filipe Nyusi, qui a effectué un maximum de deux mandats. Chapo devrait être investi le 15 janvier, mais le résultat de l'élection n'a pas été validé par le Conseil constitutionnel comme il se doit, l'opposition ayant déposé des recours en justice, rappelle Africanews. Les manifestations actuelles constituent le plus grand défi lancé au Frelimo depuis son arrivée au pouvoir lors de l'indépendance du pays par rapport au Portugal en 1975, d'après le même média.
Les autorités ont déclaré que les manifestations étaient violentes et devaient être réprimées, mais les groupes de défense des droits de l'homme les ont accusées d'avoir fait un usage excessif de la force pour faire monter la colère. Les groupes de défense des droits affirment que la police et les soldats ont régulièrement tiré sur des manifestants pacifiques, poursuit le média africain. Les autorités n'ont pas réagi à ces accusations ni au bilan.
Le chef de l'opposition, Venancio Mondlane, qui est arrivé en deuxième position derrière Chapo lors des élections, a quitté le pays parce qu'il craint pour sa sécurité, mais il a encouragé les gens à continuer à manifester en publiant régulièrement des vidéos et des messages sur les réseaux sociaux. Il a déclaré qu'il annoncerait une nouvelle phase de manifestations lundi, précise la même source.
LSI AFRICA avec AA
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