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ENTRETIEN

Élu vice-président du réseau des jeunes de l’APF, Yves Fortuné Moundélé-Ngollo se confie

Élu vice-président du réseau des jeunes de l'assemblée parlementaire francophone lors des travaux de la 49 eme session de l'institution, le député congolais Yves Fortuné Moundélé-Ngollo, a accepté de répondre aux questions de LSI AFRICA sur ses ambitions pour la jeunesse parlementaire francophone. Natif de Brazzaville, Yves Fortuné Moundélé-Ngollo est titulaire d’un master 2 en management et stratégies financières, spécialité finances d’entreprises et orientations stratégiques de l’institut de commerce et de gestion à Paris. Formé en trading, passé par la SNPC, le jeune trentenaire a décidé d'embrasser une carrière politique en 2014. Élu député en 2022 à Ongogni sous la bannière du parti au pouvoir, le PCT, il est aussi le patron de la fondation « Sourire d’Élaïde » qui œuvre auprès des orphelinats de la ville de Brazzaville et auprès des populations du district d’Ongogni et de Mindouli. Entretien. 

Crédit Photo : YF/MN
Crédit Photo : YF/MN

Yves Fortuné Moundele-Ngollo, député élu du PCT, nouveau vice-président du réseau des jeunes de l’assemblée parlementaire francophone.

Qu'est-ce qui vous a motivé à vous engager au sein du Réseau des jeunes parlementaires de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie ?

Mon engagement au sein du Réseau des jeunes parlementaires de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie s’inscrit dans ma volonté de servir le peuple au mieux de mes capacités et de façon impactante partout où cela est possible. J’ai envie de dire que c’est plus qu’une conviction pour moi, c’est un sacerdoce. J’ai toujours caressé le rêve de me rendre utile aux autres depuis ma plus tendre enfance et l’Assemblée parlementaire de la francophonie me permet aujourd’hui d’agir sur un spectre plus grand de personnes à travers le travail collectif fait au sein de cette haute institution aux services des peuples francophones pour faire pression aux gouvernements des pays membres de cet espace. Appartenir à une telle instance délibérative qui planche sur les grandes questions qui touchent l’humanité au plan politique, économique, social, environnemental et culturel permettra, à nous jeunes, d’apporter notre pierre à l’édifice de la construction d’un espace francophone plus à l’écoute des aspirations des peuples, plus intégrateur et plus solidaires. C’est pour nous, jeunes, un rendez-vous du donner et de recevoir. Donner la fougue de notre jeunesse en partageant notre vision nouvelle du monde et recevoir l’expérience des ainés dans la gestion des affaires de la francophonie. Dans cette assemblée, ou nous sommes des parlementaires comme les autres, nous avons notre mot à dire de façon plus spécifique en tant que jeunes à travers ce réseau. Ainsi, lorsque l’occasion s’est présentée, mon pays à travers la section Congo que dirige le Président de l’Assemblée nationale du Congo, l’Honorable Président Isidore MVOUBA, a présenté et fortement soutenu ma modeste candidature pour ce poste. Il me revient maintenant de travailler dur pour donner le meilleur de moi-même et pour être à la hauteur de cette confiance et de cette exaltante mission aux cotés de mes pairs.

Quelles seront vos principales responsabilités en tant que vice-président du Réseau ?

Il s’agira pour ma collègue sénatrice Elsa SCHALCK en sa qualité de présidente du réseau des jeunes et à moi-même sous son leadership, pour ces deux prochaines années, d’animer ce réseau et d’œuvrer à l’atteinte de ses objectifs à savoir : rassembler les jeunes parlementaires autour des valeurs de la Francophonie et de la langue française pour les pérenniser et en assurer le développement ; favoriser les échanges d’expériences, renforcer la collaboration avec d’autres structures de jeunes parlementaires, encourager la solidarité entre jeunes parlementaires et développer leur influence et leurs capacités ; travailler en partenariat avec les structures de jeunes parlementaires existantes afin de promouvoir la Francophonie et la dynamiser ; renforcer l’apport des jeunes parlementaires au sein de l’APF en intégrant leur point de vue dans l’agenda et le travail de l’organisation et en contribuant à fournir des outils à l’APF sur les enjeux de la jeunesse francophone ; contribuer à l’édification de démocraties plus fortes en s’ouvrant aux jeunes actifs en politique et en renforçant la représentation des jeunes dans les parlements ; assurer un meilleur suivi et une meilleure mise en œuvre des recommandations énoncées dans la résolution sur la participation politique des jeunes dans l’espace francophone adoptée par l’Assemblée plénière de l’APF à Antananarivo, le 12 juillet 2016 ; participer aux missions d’information et de contact au sein des pays de la Francophonie.

Quels sont les objectifs principaux que vous souhaitez atteindre durant votre mandat ?

Nous devrions mettre un accent particulier sur la question de la mobilité qui a d’ailleurs été évoquée lors de l’assemblée plénière à Tbillissi en 2023, à Paris lors de la réunion du réseau des jeunes du 23 au 24 mai 2024 ou nous soulignions la nécessité d’approfondir le volet de l’équilibre de la mobilité dans l’espace francophone. Que cette mobilité se fasse du nord vers le sud, du sud vers le nord, du sud vers le sud et du nord vers le nord. Dans le domaine culturel et sportif il faudrait porter un plaidoyer là-dessus, afin de mettre en avant les opportunités pour les jeunes. Aujourd’hui, cette mobilité qui est un facteur important d’intégration, se heurte à plusieurs obstacles qui ont trait aux barrières des Etats dont le cadre législatif ne favorise pas la circulation des peuples dans notre espace. En notre qualité de parlementaire, nous allons susciter l’engagement dans une démarche de corpus législatif, donc d’harmonisation des législations dans différents pays de l’espace francophone pour rendre la circulation plus fluide entre les peuples. En dernier lieu, nous allons travailler à redynamiser davantage notre organisation, en la rendant plus visible et attractive. Il faut faire en sorte que les actions de la francophonie soient mieux connues de nos populations et de nos dirigeants, en établissant des liens plus étroits avec les gouvernements de nos pays respectifs pour briser les barrières entre les peuples francophonies. Lors de la dernière session de l’APF à Montréal, le réseau des jeunes à émis un avis autour du thème «faciliter la mobilité citoyenne pour promouvoir la création, l’innovation et l’entrepreneuriat dans la francophonie». Nous veillerons à la prise en compte de cet avis par les gouvernements membres de cet espace commun.

Comment envisagez-vous de représenter et de défendre les intérêts des jeunes Congolais au sein de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie ?

Lorsqu’on est porté à la tête d’une institution internationale comme l’APF, on est représentant de son pays indéniablement donc de son peuple mais on devient le serviteurde tout l’espace francophone. On y porte les aspirations de tous les peuples de cet espace. C’est dire que nous représentons toute la jeunesse francophone établie dans toutes les régions du monde (Afrique, Europe, Asie, Amérique…) et nous défendrons leurs intérêts qui souvent convergent malgré la disparité des territoires. La seule différence se situe certainement sur le fait qu’un jeune vivant au Congo à l’avantage de me rencontrer personnellement, de discuter avec moi et d’avoir des informations de première main sur certaines questions mais aussi, il est évident que connaissant mieux la jeunesse de mon pays mon approche sera teintée de ses aspirations avec plus d’acuité mais nous mettons notre mandat au service de toute la jeunesse Francophone. Pour répondre concrètement à votre question, nous travaillerons à vulgariser et à informer la jeunesse congolaise sur les opportunités que nous offre la francophonie pour ne pas qu’elle reste en marge de la dynamique francophone.

Comment envisagez-vous renforcer la coopération entre les jeunes parlementaires des différents pays francophones ?

Je dirais que notre objectif fondamental est de fairetout ce qui est en notre pouvoir en tant que jeune parlementaire pour rendre l’espace francophone plus attractif et plus efficace intégrant mieux les problématiques que partage la jeunesse. Nous allons œuvrer à inciter les états membres à signer d’avantages d’accords bilatéraux sur les questions de mobilité, de volontariats, d’entrepreneuriat, sur la reconnaissance des qualifications et des diplômes, sur les visas… Nous allons aussi œuvrer à vulgariser les programmes d’échanges, les offres de stages, les résultats des enquêtes, des rapports, des décisions des instances de l’APF.

Vous êtes député de la circonscription électorale unique d’Ongogni. Comment se porte cette circonscription et quelles sont vos ambitions pour ceux et celles qui vous ont fait confiance ? 

La circonscription électorale d’Ongogni se porte bien. Je ne dis pas que tout est merveilleux, mais l’essentiel tend à êtreamélioré. Le gouvernement de la République, sous le leadership éclairé de SEM Denis SASSOU NGUESSO, Président de la République, Chef de l’État, s’attèle à répondre aux problèmes des populations en général et à celles de ma circonscription en particulier. Il met en œuvre son programme de développement décliné en plan national de développement. Il faut noter que nous faisons un fort plaidoyer auprès des autorités compétentes pour améliorer les conditions de vie des populations qui porte de plus en plus ses fruits.

Quelles sont les projets phares que vous conduisez ou défendez pour cette circonscription dont vous êtes l’élu ?

Depuis notre élection en qualité de député de la circonscription électorale d’Ongogni en 2021, nous ne dormons pas sur nos lauriers comme nous l’avons indiqué. En effet, plusieurs projets ont vu le jour sous notre leadership. Ceux-ci couvent les secteurs aussi divers que la santé, l’éducation, l’agriculture, le sport, la culture… A titre d’illustration, nous avons, dans le domaine de la santé, la reconstruction et l’équipement des centres de santé intégrés dans plusieurs villages de la localité. Au plan éducationnel, nous avions fait un fort plaidoyer pour que l’État améliore les conditions d’études des élèves par la construction d’écoles répondant aux standards internationaux dans les grands villages de la localité. A ce jour, deux écoles ont été réhabilité l’année derniere et deux autres sont en cours de réhabilitation courant 2024. Grace à notre collaboration avec l’ambassade de la Russie, nous avons réalisé la signature d’un partenariat entre la maison russe et le lycée agricole de la circonscription, ce qui a permis d’octroyer des bourses d’ingénieur dans le domaine de l’élevage, de la pêche et de l’agriculture dans les grandes universités russes pour nos mandats nouvellement bacheliers avec mention. A ce jour, 7 étudiants issue de ce lycée agricole sont déjà admis dans les universités russes, 4 autres devraient partir cette année. D’ailleurs nous espérons porter ce genre de projets au sein de l’espace francophone. Nous sommes disposés à élargir ce type de partenariat avec d’autres Etats et/ou organisations pour offrir des formations de haut niveau à nos compatriotes francophones. Au plan agricole, qui me semble un pôle d’insertion socio-professionnelle crucial, nous avions, en collaboration avec le ministère de l’agriculture, initié les projets agricoles dans notre circonscription en procédant à la formalisation des coopératives agricoles existantes. La création d’une Zone Agricole Protégée (ZAP) par le gouvernement a été le couronnement de notre action sur ce secteur. Nous avons une terre immensément fertile et nous nous attelons à attirer des capitaux pour investir dans l’agriculture, l’élevage et la pêche dans notre localité. Pour ne citer que cela, avec beaucoup d’abnégation et par la mutualisation des efforts conjugués, nous continuons le plaidoyer auprès du gouvernement pour porter les aspirations de notre population.

« La politique c’est pas pour nous ». On entend beaucoup de jeunes prononcer cette phrase. Que cela soit ici en France ou au Congo ou en Afrique. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui y croient encore et qui souhaitent s'engager en politique ? 

Cette phrase témoigne d’une posture défaitiste pessimiste qui caractérise la jeunesse de nos jours. La jeunesse est au cœur de la vie sociale. Au Congo par exemple, la jeunesse représente 76% de la population selon le dernier recensement. Ce constat peut aussi se faire dans d’autres pays africains à forte densité humaine comme le Cameroun, la RDC, le Niger… cet état de fait doit plutôt encourager les jeunes à s’engager davantage en politique pour non seulement participer au processus de prise de décision, mais aussi à trouver les pistes de solutions aux problèmes qui minent son quotidien. La politique se fait avec les présents. Il n’est pas de bon aloi que les jeunes soient absents du champ politique, rester en retrait du débat politique une forme de résignation. Or, lorsque vous refusez de faire la politique, c’est la politique qui va vous faire c’est-à-dire que les autres décideront de vous, pour vous et sans vous. En tant qu’acteur politique jeune, j’encourage les jeunes à prendre une part active dans le champ politique car, tout ce qui se fait pour vous, sans vous, est contre vous ; a-t-on coutume de dire. Bien évidemment j’incite aussi la jeunesse à s’engager fortement dans le monde de l’entreprise afin de créer de la richesse, de l’emploi et de la valeur ajoutée pour impulser le développement économique de nos pays.

Votre message à l’endroit de la jeunesse congolaise et africaine ?

Jeunesse africaine que ta voix soit celle de la paix, de la réconciliation, de la solidarité, de l’égalité du travail, de la justice, de la force, de la sagesse et de la beauté. Recherche le savoir avec passion et dévouement pour le développement de notre cher continent. Engage-toi pour tes convictions et pour bâtir une Afrique indépendante, forte et compétitive. Ne te sous-estime pas car tu as l’énergie nécessaire pour poursuivre l’œuvre de nos ancêtres les plus valeureux et pour tracer la voix d’un futur radieux pour les générations futures. Accroche-toi à ton identité et aux valeurs propres au berceau de l’humanité tout en étant un citoyen du monde ouvert aux autres, décomplexé et cultivé. Sache que chaque grand changement commence par une croyance profonde en son propre potentiel alors crois en toi car tu peux tout accomplir sur la terre des Hommes.

Propos recueillis par Martial K. Nardone.

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