MASSACRES
Crimes de masse au Burkina Faso : plus de 500 civils exécutés
Le Burkina Faso est secoué par une série de massacres attribués aux forces de sécurité et aux milices alliées, faisant craindre des crimes de guerre et une épuration ethnique. Depuis 2023, plus de 500 civils auraient été tués dans différentes régions du pays, selon des organisations de défense des droits humains.
- Sécurité

Crédit Photo : PFO
Capitaine Ibrahim Traoré.
L’attaque la plus récente, survenue le 11 mars 2025 à Solenzo, dans la province de Banwa, illustre l’escalade de la violence. Des témoignages et des vidéos choquantes suggèrent que des dizaines de civils, dont des femmes et des enfants, ont été exécutés par des soldats burkinabè et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Selon le Panel des démocrates burkinabés (PDB), un groupe de défense des droits civiques, les victimes appartenaient majoritairement à l’ethnie peulh, souvent accusée de sympathies envers les insurgés islamistes.
Ces massacres s’inscrivent dans une série d’attaques similaires, notamment à Karma (avril 2023, 150 morts), Zaongo (novembre 2023, 100 morts), Soro (février 2024, 220 morts) et Gayeri (2023-2024, plusieurs dizaines de victimes). Le massacre de Barsalogho qui a eu lieu le 24 août 2024, lors d'une violente insurrection djihadiste est encore dans les mémoires. Il est commis par les djihadistes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans qui ont assassiné environ 300 à 400 personnes, en majorité des civils. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière de l'histoire du pays. Des vidéos troublantes, parfois tournées par les auteurs eux-mêmes, circulent sur les réseaux sociaux, montrant des corps jetés dans des fosses communes, des maisons incendiées et des villages entiers vidés de leurs habitants.
Malgré ses discours populistes et ses promesses de restaurer la sécurité, le capitaine Ibrahim Traoré peine à enrayer le chaos. Son régime, issu du putsch d’octobre 2022, s’appuie sur une rhétorique souverainiste pour justifier une politique répressive qui s’est traduite par une militarisation croissante et une gouvernance opaque. Loin de stabiliser le pays, cette approche semble avoir exacerbé les tensions ethniques et multiplié les exactions contre des populations civiles accusées à tort ou à raison de complicité avec les groupes djihadistes.
Les ONG internationales, dont Human Rights Watch et Amnesty International, dénoncent des crimes contre l’humanité et appellent à une enquête indépendante. La junte militaire dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré nie toute responsabilité et accuse les médias étrangers de propagande. Pourtant, les preuves s’accumulent, mettant en lumière l’échec du régime à protéger la population et à instaurer une véritable stabilité.
LSI AFRICA
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