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TERRORISME

Le Mali doute de la capacité à lutter contre les groupes terroristes

En un mois, deux garnisons maliennes ont été anéanties par des assaillants djihadistes dans le sud-est du pays. Alors que la saison des pluies vient à son terme, la population craint une intensification des attaques et doute de la stratégie choisie et des moyens consentis pour éradiquer la menace.

Crédit Photo : AFP / Archives
Crédit Photo : AFP / Archives

Image d'illustration.

Le Mali vient de vivre l’un de ses week-ends les plus sanglants depuis 2014. Vendredi 1er novembre, à l‘heure du déjeuner, une centaine de djihadistes ont attaqué un camp des forces armées maliennes (FAMa) à Indelimane, localité au nord-est du pays, non loin de la frontière avec le Niger. Selon le dernier bilan du ministère malien de la Défense, 49 soldats ont péri dans l’attaque, revendiquée le lendemain par l’État islamique au grand Sahara (EIGS).

Ce groupe affilié à l’État islamique depuis 2016 revendiquait, dans le même temps, la mort du brigadier Ronan Pointeau, un soldat du 1er régiment de Spahis de Valence : « Les soldats du califat ont pris pour cible un convoi de véhicules des forces françaises […] près d’Indelimane, dans la région de Ménaka, en déclenchant un engin explosif. »

Au cours du week-end, deux autres soldats des FAMa ont trouvé la mort dans l’explosion d’un engin explosif improvisé (EEI) dans le centre du pays. Ces événements sont révélateurs de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays, et plus largement au Sahel en proie au risque terroriste.

La ministre au chevet du Sahel

Ces attaques ont lieu à la veille de la visite de la ministre française de la Défense, Florence Parly, au Sahel. Au Tchad, lundi 4 novembre au matin, elle a rendu hommage au militaire français du 1er Spahis tué par un engin explosif samedi, ainsi qu’aux soldats maliens d’Indelimane. Mais son discours avait les accents amers des lendemains de défaite, des accents qu’avaient du mal à couvrir quelques formules martiales. « Armés de patience », les soldats français épaulent avec « intelligence, tactique et réactivité » leurs camarades des armées nationales locales.

Mais « la véritable victoire sera celle des armées sahéliennes », a assuré la ministre, tout en ajoutant, plus lucidement, que « plus que jamais, nous devons concentrer nos efforts sur l’accompagnement des forces sahéliennes, épauler nos frères d’armes jusqu’à la résilience de leurs armées. » Et là, rien n’est gagné, en dépit des efforts et des sacrifices consentis par ceux et celles qui luttent contre les groupes armés terroristes.

Ascension du sentiment anti-français

Depuis plusieurs mois éclôt dans le pays des manifestations demandant le départ de la mission intégrée des Nations unies, la Minusma qui compte près de 12 500 casques bleus dans ses rangs et de la force française Barkhane. Que cela soit à Bamako, la capitale malienne, ou dans le reste du pays, des pancartes flanquées de « Dégage la France et Minusma », « La France un État terroriste » ou encore « Stop au génocide de la France au Mali » sont brandies dans les manifestations. Un dépôt de la Minusma a d’ailleurs été pillé le 12 octobre dernier.

« Il existe un manque de communication de la part de Barkhane et du gouvernement, observe Clément Dembélé, président d’un collectif d’associations dont l’une d’entre elles, le Groupe des patriotes des Mali, est à l’initiative de manifestations dans la capitale. « Les Français sont ici pour sécuriser la zone mais nos soldats continuent de mourir. Alors les Maliens ne comprennent pas, et cela réveille de vieux démons de la période coloniale pour certains. »

Une analyse validée par l’ambassade de France, qui note l’incompréhension chez une partie de la population de l’écart perçu entre la dégradation de la situation et l’ampleur des moyens consacrés par la communauté internationale pour stabiliser le pays.

Avec l'AFP

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