François Compaoré sort de son silence, parle de justice, terrorisme et d'une mise à l'écart politique
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a suspendu, vendredi 6 août, l’extradition de la France vers le Burkina Faso de François Compaoré, mis en cause dans l’assassinat en 1998 d’un journaliste d’investigation, Norbert Zongo. Celui qui n'est encore officiel ment jamais exprimé sur le sujet est sorti de son silence à la faveur d'un communiqué de presse transmis à LSI AFRICA.
- Politique
François Compaoré est le frère cadet de Blaise Compaoré. Il avait été arrêté à l’aéroport parisien de Roissy en octobre 2017, suivant un mandat d’arrêt international lancé par les autorités d’Ouagadougou. Alors que le conseil d'état français avait validé le 30 Juillet son extradition ver sle Burkina Faso, « La Cour a décidé d’indiquer au gouvernement français, en vertu de l’article 39 » du règlement de la CEDH qui régit les « mesures provisoires », que M. Compaoré « ne devrait pas être extradé vers le Burkina Faso pendant la durée de la procédure devant la Cour », a expliqué dans un communiqué l’instance judiciaire du Conseil de l’Europe.
72 heures après cette décision, celui que les burkinabés ont surnommé "FC" est sorti de son silence. "Cette décision est remarquable car seulement 0,6% des 40 000 requêtes déposées annuellement à Strasbourg font l'objet d'une mesure provisoire, à l'issue d'une appréciation rigoureuse des griefs présentés contre l'Etat concerné. Pareille décision reçue par un croyant est plus qu'une chance ; c'est une grâce", indique François Compaoré avant de contrattaquer. Il estime d'abord que l'Affaire Zongo est "le prétexte d'une mise à l'écart politique programmée depuis deux décennies". "Mes droits élémentaires ont été bafoués dès le début de la procédure lorsque mes trois avocats burkinabé ont vu leur constitution rejetée et ce, depuis près de quatre (4) ans. En effet, le mandat d'arrêt a été émis sans inculpation au moment de mon interpellation et jusqu'à nos jours ; contraire aux accords signés en avril 1961 entre la France et le Burkina Faso", a-t-il insisté.
Tout en exprimant sa gratitude la Cour européenne des droits de l'Homme, François Compaoré a tenu à volé au secours de son frère, l'ex-président burkinabé, Blaise Compaoré "attaqué par des déclarations inadmissibles de certains responsables politiques, concernant la désorganisation de notre armée face à l'ennemi terroriste", a-t-il martelé. Il rappelle qu'en 27 années de pouvoir de son frère, le pays des Hommes Intègres n'avait jamais fait l'objet d'attaque terroriste.
Les avocats de M. Compaoré, François-Henri Briard et Pierre-Olivier Sur, ont salué dans un communiqué une « décision indépendante et impartiale ». « La position de la Cour, qui protège désormais Paul François Compaoré des traitements inhumains et dégradants auxquels il était exposé et lui assure un procès équitable, contredit avec éclat les déclarations du président de la République française, l’avis de la cour d’appel de Paris, l’arrêt de la Cour de cassation et l’arrêt du Conseil d’Etat français, (…) hélas unanimes pour approuver cette mesure d’extradition », ajoutent-ils.
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