Côte d’Ivoire : prévisions de récolte de cacao revues à la baisse

Quatre compteurs de cabosses et six exportateurs dont les équipes effectuent des relevés techniques mensuels sur la croissance des chérelles, la quantité de fleurs sur les troncs d'arbres, la quantité de cabosses sur les arbres et le taux d'humidité du sol ont observé un taux de survie des chérelles et des fleurs inquiétant en octobre par rapport aux mois de septembre et d'août. Les chérelles sont de petites cabosses de la taille d'un doigt. Les fleurs de cacao se transforment en chérelles, puis, 22 semaines plus tard, en cabosses. Les charelles peuvent jaunir prématurément ou même tomber plus facilement des troncs d'arbres lorsque les conditions météorologiques sont défavorables. 

Depuis le début du mois d'octobre, de fortes pluies ont inondé plusieurs plantations dans l'ouest et le sud-ouest de la Côte d'Ivoire. Les comptoirs de gousses et les exportateurs ont déclaré que le faible taux de survie a un impact direct sur le développement de la production de la récolte principale, qui s'étend d'octobre à mars, et qui était prévue à 1,5 million de tonnes en septembre.  Selon eux, si les conditions météorologiques restent défavorables, la récolte pourrait n'atteindre que 1,30 million ou 1,35 million de tonnes. "Il y a eu trop de pluie en octobre, ce qui a accéléré le taux de mortalité des chérelles et des fleurs, qui est actuellement de l'ordre de 60 à 70 %, contre une moyenne de 25 % au cours des deux derniers mois", a déclaré un compteur de cabosses.

Un autre a indiqué qu'il constatait un taux de mortalité des fleurs et des chérelles de plus de 65 %, contre 20 % en septembre. "C'est très inquiétant, surtout dans l'ouest et le sud-ouest... Nous n'avons même pas pu visiter certaines régions. Nous n'avons même pas pu visiter certains sites de comptage", a-t-il déclaré. Les arrivées de fèves de cacao dans les ports d'Abidjan et de San Pedro ne devraient pas être affectées dans l'immédiat, car les cabosses existantes sont déjà en cours de développement.
 

Cependant, à partir de janvier 2025, les arrivages devraient diminuer fortement jusqu'en avril en raison des taux élevés de mortalité des fleurs et des chérelles, a déclaré le responsable d'une société internationale d'exportation basée à Abidjan. "Nos derniers comptages ajustés à la situation actuelle nous permettent d'estimer la production à environ 1,30 million à 1,35 million de tonnes, contre 1,45 million en septembre", a déclaré le responsable d'une société européenne d'exportation de cacao basée à Abidjan. Dans les villes de Divo, Gagnoa, Soubre et Daloa, une douzaine de planteurs interrogés par Reuters se sont déclarés satisfaits du niveau actuel de production, qui est élevé par rapport à la saison dernière, mais tous ont confirmé une pénurie de fleurs et de chérelles, qui sont nécessaires pour maintenir des niveaux de production élevés après décembre.