Congo : parfum de remaniement à Brazzaville, 2026 en ligne de mire

Un remaniement ministériel ou un réaménagement est un événement au Congo. Tout le pays s’arrête. Depuis les vacances estivales de l’équipe gouvernementale, Brazzaville bruisse de rumeurs. Entre les probables sorties et entrées au sein de l’équipe gouvernementale, nous avons tenté d’en savoir plus sur cette “retouche technique” que devrait opérer le Président congolais. 

«ACM» consolidé! 

Nommé Premier ministre du Congo en mai 2021, Anatole Collinet Makosso reste l’homme de la situation à Brazzaville. Deux ans après sa prise de fonction, “ACM” dispose d’un bilan globalement rassurant. Défini comme un personnage consensuel, ce juriste de formation a repris la main sur la plupart des dossiers économiques. Âgé de 58 ans, il garde la confiance de Denis Sassou et de son épouse Antoinette à qui il doit en grande partie son ascension fulgurante dans le dispositif de DSN. Dans un contexte parfois alambiqué où les guerres de positionnement tendent à plomber les initiatives, le Premier ministre a su concilier pédagogie, consensus et fermeté. Il devrait garder la main au moins jusqu’en 2026.

Réaménagement technique 

Selon nos informations, le remaniement ministériel ne connaîtra pas une vague de départs ni d’entrées. Le Président congolais souhaiterait plutôt resserrer les rangs. Moins de 5 ministères pourraient connaître des réajustements. Les fidèles seront toujours là. De Jean Jacques Bouya à Inès Ingani, en passant par Firmin Ayessa, Jean-Rosaire Ibara, Léon Juste Ibombo, Thierry Moungalla, Jean-Baptiste Ondaye, Denis Christel Sassou Nguesso, et Arlette Soudan, il ne devrait pas y avoir de changement. 

L'ovni Bokilo 

Ces dernières années, Dénis Sassou Nguesso a lancé plusieurs appels à la jeunesse congolaise. Le Président, dans ses différentes allocutions, a multiplié des gestes en faveur des jeunes. En 2021, l'éducation et l'emploi occupaient une place de choix dans le projet de société du candidat Dénis Sassou Nguesso, dénommé «Ensemble, poursuivons la marche». Selon nos informations, plusieurs noms circulent dans ce sens dont celui de Rick Gérald Bokilo, le député de la première circonscription électorale de Poto-Poto. Depuis son élection, l’homme s’est fixé pour priorités : éducation, social et infrastructures. Dans ce cadre, des écoles ont été réhabilitées, l’éclairage public a été renforcé, au grand dam des «bébés noirs», qui constituent un fléau manifeste en République du Congo. Généralement âgés de 13 à 25 ans, le plus souvent désœuvrés et déscolarisés, munis d’armes blanches, commettant pillages, viols, assassinats et agressions contre les populations, ces bébés noirs commettent souvent des actes de violence et exactions. Depuis plusieurs mois, le taux de criminalité dans l’arrondissement de Poto-Poto a considérablement diminué. A son actif également et en coordination avec la municipalité de Brazzaville, des opérations de curage des caniveaux sont souvent organisées et des médicaments de première nécessité sont offerts dans les centres de santé intégrés. Le jeune député ambitionne d’intensifier l’amélioration des infrastructures routières dans sa circonscription et d’ouvrir des salles multimedia pour les jeunes.  Vadim Mvouba, député élu de Bacongo 2, fils du président du Parlement, Isidore Mvouba, et Bertrand Prince Bahamboula, élu député de Mayama dans le Pool, sont aussi souvent cités. 

Les HOMMES du Président ! 

Dénis Sassou Nguesso reste par contre fidèle à sa stratégie, celle d’avoir à ses côtés SES hommes. Dans l’entourage du Président, le vice-amiral Jean Dominique Okemba, "Monsieur Renseignement" du pays, restera aux côtés de son oncle, Denis Sassou Nguesso. Natif d’Ondébé, à quelques encablures de Oyo, âgé de 67 ans, "JDO" ne fera pas d’entrée au gouvernement. Idem pour “Coco”, Claudia Lemboumba Sassou Nguesso, 50 ans, sa fille patronne de la communication depuis plus d’une décennie. Veuve et mère de deux enfants, cette diplômée en management de l’American College of London, restera bien au palais du peuple. Elle garde la main sur quasiment toute  la stratégie de communication de son père, même si ces derniers mois, Omar Dénis Junior Bongo Ondimba a lui aussi mené quelques initiatives qui ont efficacement renforcé la team “Com” du Président Congolais. Enfin, quid des colonels Guy Pella et Edgard Nguesso ? Le premier, surnommé « Colon », est le patron de la sécurité rapprochée du Président. Victime d’un malaise en direct à la télévision publique le 14 août dernier, il garde la totale confiance de DSN. Si le document annonçant son intérim sur les réseaux sociaux a été jugé inélégant en haut lieu, cet officier supérieur, Mbochi, originaire de Boundji dans le département de la Cuvette, travaille aux côtés de DSN depuis près de quarante ans. Il a repris son service auprès du Président en tant chef de la sécurité rapprochée du PR, et son hypothétique nomination à la tête de la direction générale de la police nationale n’est nullement d’actualité. De son coté, « Gaya », Edgard Nguesso, officier supérieur au sein des forces armées congolaises, puissant conseiller spécial de DSN, directeur général du domaine présidentiel, restera lui aussi dans le premier périmètre du Président. Le DGDP, discret et stratège, a été aperçu  aux côtés du Président congolais à Saint-Petersburg lors du sommet Russie Afrique et du tête-à-tête avec Vladimir Poutine. Présent lors de quasiment tous les voyages du chef de l’état congolais, Edgard Nguesso, souvent cité parmi les présidentiables, reste autant qu’il le peut, loin des projecteurs. Sa devise : « rester dans l’ombre du Chef, et travailler pour lui ».