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Burkina : enlevée par la junte, son père a payé plus de 4 milliards CFA pour sa libération

Le régime militaire à Ouagadougou, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, mène depuis plusieurs mois une véritable purge au sein des forces armées, et des populations civiles. Enlèvements, séquestration, disparitions ont instauré un climat de terreur dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Nous avons décidé de lever un coin de voile sur un scandale retentissant.

LSI AFRICA
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Depuis l'accession au pouvoir d'Ibrahim Traoré en septembre 2022, le Burkina Faso est plongé dans une spirale de violence et d’insécurité. Alors que le régime prétend lutter contre le terrorisme, il semble lui-même se livrer à des pratiques criminelles. Plusieurs sources indiquent que la junte utilise les enlèvements et la menace constante de violence pour asseoir son autorité et soutirer des fonds aux citoyens les plus riches.  Dans le dernier incident en date, c’est la fille d’un important homme d’affaires burkinabé qui a été enlevée par des éléments liés à la junte. Ce richissime homme d’affaires, au départ proche de la junte, puis, tombé en disgrâce, a vu non seulement sa fille enlevée, mais plusieurs collaborateurs proches, arrêtés pour des raisons inconnues. Selon nos informations, dés les premières heures après l’enlèvement de LB, fille de MB, les ravisseurs ont exigé une rançon de plusieurs milliards de francs CFA.

Après plusieurs jours de négociations tendues, le richissime homme d’affaires, qui s’est désormais rabattu sur la Côte d’Ivoire, le Gabon, ou encore le Sénégal, pour mener à bien ses activités, a accepté de payer près de 5 milliards FCFA pour obtenir la libération de sa fille. Une rançon astronomique payée à la junte, qui témoigne de l’ampleur du phénomène d’enlèvements sous le régime de Traoré.

Multiplication des enlèvements : une stratégie de terreur

Le cas de la fille de l’homme d’affaires burkinabé n'est pas isolé. Depuis le début de l’année, plusieurs dizaines de personnalités civiles, politiques et militaires ont été enlevées dans tout le pays. Les cibles sont souvent des figures influentes, des hommes d’affaires prospères ou des proches de leaders politiques opposés à la junte. Madame Alizeta Ouédraogo, dont le fils a été enlevé par la junte au pouvoir au Burkina Faso, fait face à une demande de rançon s’élevant à 4 milliards de francs CFA. À ce jour, la famille a déjà versé la moitié de ce montant, mais cela est jugé « insuffisant » par la junte, qui maintient la pression. Les négociations restent tendues, alors que la famille cherche désespérément à obtenir la libération de leur fils.

Ces derniers jours, des proches de Djibrill Bassolé ont été enlevés à Ouaga. Les 11 et 13 septembre, l'ancien aide de camp et le fils aîné de l'ex-ministre des Affaires étrangères sous Blaise Compaoré (1987-2014) ont été emmenés vers une destination inconnue par des individus non-identifiés, selon des proches. Ce lundi soir, c'est l'une de ses filles, Yasmine Bassolé, qui a été interpellée puis emmenée dans un lieu inconnu, indiquent des membres de sa famille. Selon les éléments en notre possession, le modus operandi de la junte est assez classique : enlever un citoyen, l’installer dans une résidence à Ouaga 2000, réclamer une rançon aux proches de la personne enlevée. Si la rançon est payée, dans 85% des cas, la personne n’est pas libérée mais plus tôt envoyée à la MACO, Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou. 

Ibrahim Traoré, hanté par la peur d’un putsch

L'une des principales motivations derrière cette vague d'enlèvements est la crainte d’un coup d’État. Ibrahim Traoré, qui a lui-même accédé au pouvoir par la force, est obsédé par la possibilité d’un renversement. Son régime a intensifié ses efforts pour neutraliser ses adversaires au sein des forces armées. Plusieurs officiers militaires, soupçonnés de nourrir des ambitions de pouvoir ou d’être en désaccord avec la gestion actuelle, ont été enlevés ou placés en détention dans des conditions opaques. Au Burkina Faso, les populations vivent dans la peur quotidienne d’être la prochaine cible des milices ou des forces de sécurité. L’économie est paralysée, les investisseurs fuient, et les élites économiques cherchent à protéger leurs proches en payant des rançons exorbitantes, comme dans le cas de cet homme d’affaires dont la fille a été libérée après des jours de cauchemar.

La communauté internationale observe avec inquiétude cette dérive autoritaire. Si Ibrahim Traoré continue de gouverner par la terreur, les divisions internes risquent de s’aggraver et de conduire le pays vers une crise politique et sécuritaire encore plus profonde. Une question demeure : où va l'argent récupéré auprès des proches des personnes kidnappées ? 

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Commentaires (3)

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Derniers commentaires

JK
Julien

Se régime féodal tombera comme un fruit pourri. Si ses criminels ont de la chance ils finiront devant les tribunaux.

TD
TiEMOKO

Chaque pays mérite son dirigeant du moment. Ajouté à cela les tueries arbitraires de peuls ,tout porte a croire qu'il ya un génocide contre ce brave peuple de la zone sahélienne.

LD
Legis

Ko:
- les populations vivent dans la peur
- tuerie des peut
Moi, citoyen lambda vivant au Burkina, je ne me sens pas concernés par ce tissus de mensonges et de d'intoxication.
La narratif de la guerre communautaire peul contre mission est tombé à l'eau; le narratif des VDP= Milices n'a pas prise: on n'a vu comment l'Europe a mobiliser des civils, dont les ''tirailleurs sénégalais'' contre Hitler; on voit le Convoyage de mercenaires en Ukraine, mais ce ne sont point des milices. On voit le soutiens occidental à découvert aux terroristes du Sahel.
Mais, autres temps autres moeurs, personne n'est dupe. Ce "petit pays" comme vous dites, vous ne pourrez plus le mettre sous votre botte.TCHRRRRRRR !!!!

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