L’Algérie ferme son espace aérien au Mali et rappelle ses ambassadeurs

Cette décision radicale intervient dans un contexte diplomatique tendu. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont récemment rappelé leurs ambassadeurs en poste à Alger, accusant l’Algérie d’avoir détruit un drone malien à l’intérieur de son territoire. Des accusations que le ministère algérien des Affaires étrangères rejette catégoriquement, estimant que les preuves techniques, issues des radars militaires, démontrent sans équivoque une incursion malienne. En réponse à ces gestes, Alger a choisi d’appliquer le principe de réciprocité. Elle rappelle ses ambassadeurs à Bamako et Niamey pour consultations, et suspend l’entrée en fonction de son nouvel ambassadeur à Ouagadougou. Le ministère algérien déplore l’attitude du Niger et du Burkina Faso, qu’il accuse de suivre aveuglément les positions de Bamako, qualifiées de « fallacieuses ».

Plus incisive encore, la diplomatie algérienne dénonce une volonté de diversion de la part des autorités maliennes. Elle pointe du doigt un régime militaire sans cap, responsable d’une spirale d’instabilité et de désolation dans la région. Selon Alger, il s’agirait là de la troisième violation de son espace aérien par des drones maliens en quelques mois.

Alors que Bamako affirme que le drone abattu se trouvait à près de 10 kilomètres au sud de la frontière, Alger maintient sa version et exprime sa « profonde consternation » face à une situation qu’elle juge dangereuse et contre-productive. Dans ce bras de fer aux airs de rupture diplomatique, l’Algérie semble déterminée à faire respecter ses lignes rouges.